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L’espace est, paraît-il, la condition de toute ‘visualisation’. Et si c’est surtout dans la deuxième partie de la Comedia, le « Purgatorio », que le poète parle d’espace (v. A. Battistini, « Spazio », dans : Enciclopedia Dantesca), l’entière structure du poème met en scène une imagination spatiale singulière. En tenant compte des enseignements scolastiques sur la nature de l’espace, tels que Dante pouvait connaître, on essayera de brosser un inventaire des figures spatiales utilisées par Dante. La sémantique de l’espace dans la Comédie est, par ailleurs, pertinente pour l’histoire de la réception de la Comédie à la Renaissance. L’ekphrasis du poème stimule les commentateurs de la Divine Comédie (comme Jean de Serravalle ou Christophe Landino) à réfléchir sur les coordonnées spatiales de la vision. À leur côté, sur une voie plus tard empruntée par Galilée (v. Deux Leçons sur la forme, le site et la grandeur de l’Enfer de Dante, 1587), certains lecteurs du Quattrocento vont jusqu’à chercher dans le détail géométrique des espaces de la représentation la clef pour une plus rigoureuse compréhension du texte poétique (v. le cas du mathématicien Antonio di Tuccio Manetti).