Clinique dela création, Date: 2012/04/19 - 2012/04/19, Location: Namur

Publication date: 2012-04-19

Author:

Belderbos, Marc

Abstract:

1.1 Intentions Ma contribution à ce séminaire consistera en un essai d’établissement de repères d’une théorie anthropo-logique de l’architecture faisant suite au propos de Jean Stillemans. Le lien avec la thématique de cette année de ‘Cliniques de la création’ –Genèses- est qu’une théorie ‘digne’ est toujours un accompagnement d’une genèse. Mais particulièrement ici, de bien préciser cette genèse. En accomplissement de la contribution de Jean, il s’agira de montrer qu’il est possible de penser l’architecture comme anthropo- logique. Anthropo-logique en prise dans une logique qui est celle de l’anthrope qui néanmoins s’établit avec elle. Nous tenterons de laisser se penser l’architecture non pas en suite d’un anthrope préétabli mais de la laisser se penser au commencement, et même de la penser nécessaire, avec tous les artefacts, au commencement ou à la genèse de l’’humain’ qui serait l’’anthrope s’établissant. (L’anthrope en son opération) Essentielle est donc l’hypothèse, -que nous allons visiter-, que ‘architecture anthropo-logique’ ne veut pas dire que l’architecture s’établirait en métaphore de la logique ou même en métonymie d’un anthrope pré-établi (par qui? par quoi?), mais que l’architecture est un artefact qui s’établit tout en établissant de l’anthrope en sa tenue. Cette pensée pourrait plus tard se porter sur tous les artefacts et même simplement sur l’’action’ humaine qui en établissant son ‘objet’ établit en fait son sujet : l’humain (en établissement constant) Nous demandons aussi ici à notre audience de ce jour, qui n’est pas spécialiste, de tenter de ne pas songer à l’architecture comme produit fini, simplement visible et esthétiquement considérable, mais d’y songer du biais de l’interrogation de ‘comment elle est faîte’ et de ‘en quoi elle opère’. 2/28 1.2 Placement de cette contribution: L’architecture théorique | anthropologique de Jean Stillemans Les propos de Jean Stillemans établissent l’emplacement de ma contribution. Ici donc, rapidement, les principaux points de passage de sa pensée. - Il y a des configurations sociales/culturelles qui construisent des architectures qui ne disposent pas d’un champ de pensée autonome et exprimé ad hoc. - Il y a des configurations sociales/culturelles qui construisent des architectures et qui disposent d’un champ de pensée, ou discipline, autonome et exprimée. - Il y a « différentes » configurations sociales/culturelles: ‘sauvages’, ‘barbares’, ‘occidentés’. - La logique des ‘sauvages’ est celle du marquage, de l’incision, de la trace, plutôt que de la forme. L’architecture n’est qu’une éventualité chez les ‘sauvages’. - Les ‘barbares’ transforment l’architecture en forge démiurgique: prolonger et confirmer le cosmos en est l’objet direct. Il s’agit d’actualiser la structure cosmique. - Chez les ‘occidentés’, l’émergence du théorique correspond à la visée de suspendre, interrompre la brûlante soumission de l’architecture à la démiurgie. Le théorique réfute l’autorité despotique, mais, dans le même mouvement, les raisons de l’architecture s’évident et s’y substitue un champ de questions : avec quels départs et sous quelles visées instituer l’architecturation? Une discipline s’institue qui fracture l’imaginaire global pour ouvrir un domaine spéculatif à la fois éthique et esthétique, où la question des fondements, finalités et méthodes se déploie. 3/28 - Tel serait donc l’événement qui institue l’exigence du théorique en architecture : 1/ suspendre la soumission de l’architecture à la confirmation/prolongation de l’ordre cosmique telle que dirigée par les biais démiurgiques. 2/ fonder la conduite de l’architecture en un nouveau sol, autrement dit à partir de nouveaux axiomes. - Dans la situation contemporaine des occidentés, l’architecture théorique, (celle qui est fruit d’une pensée autonome de son établissement), ne peut qu’être anthropologique. - Notre destin, (si nous voulons penser ou pratiquer l’architecture dans cette situation), est de pister les commencements, les aubes – de saisir les fonctions humaines avant qu'un sens de bon sens ne vienne les recouvrir: c’est le destin anthropologique. Eh bien ici donc un essai, concernant l’établissement de l’architecture, de pister les commencements, les aubes, et de saisir les fonctions humaines avec ‘sens’. Un essai par présentation d’acceptions et de propositions.