Atelier n°5 du programme européen RurLand financé par l'European Research Council: Méthodes d'€™analyse des différents paysages ruraux dans le nord-est de la Gaule romaine, Date: 2015/03/16 - 2015/03/17, Location: Paris

Publication date: 2015-03-01

Author:

Lepot, Annick
Vallée, Amélie ; De Brue, Hanne ; Notebaert, Bastiaan ; Verstraeten, Gert

Abstract:

La communication propose d’aborder les contraintes auxquelles sont confrontés les chercheurs dans l’analyse des paysages ruraux antiques. Cette réflexion est le fruit d’un projet d’étude diachronique sur les particularismes régionaux et la viabilité des peuplements antiques sur deux régions agro-géographiques : la Hesbaye et le Condroz (Belgique Prov. de Namur, Liège, Brabants wallon et flamand et Limbourg). L’outil d’analyse développé ici est une base de données de sites d’époque romaine et mérovingienne liée à un système d’information géographique qui intègre notamment les variables topographiques (relief, sols, hydrographie, etc.) mais également socio-économiques (places centrales, réseaux de communication, etc.). Les premières analyses réalisées à l’aide de cet inventaire cartographié permettent plusieurs observations d’ordre méthodologique. Tout d’abord, que l’on utilise une approche classique ou que l’on ait recours à des logiciels géographiques, l’examen de l’occupation du sol implique avant tout une réflexion critique sur les données archéologiques analysées. Afin d’éviter toute vision tronquée des dynamiques de peuplement, l’état de la recherche, la qualité et la quantité de la documentation doivent être évalués. Ceux-ci peuvent, nous le verrons, varier considérablement en fonction des terroirs et/ou de la période envisagée. Ensuite, l’approche des caractéristiques naturelles qui agissent comme des variables à considérer dans l’implantation et le développement des structures archéologiques est de plus en plus souvent abordée dans les études de synthèse. Les deux régions agro-géographiques, la Hesbaye et le Condroz, possèdent précisément des caractéristiques topographiques, géologiques et pédologiques différentes. Un essai d’analyse SIG de type rare event logistic regression analysis en collaboration avec des géomorphologues de la KULeuven a permis d’évaluer l’importance de plusieurs facteurs naturels sur l’implantation des sites condruziens mais a également relevé les limites méthodologiques des modèles créés par ce type d’analyse. Enfin, le type de sol n’est évidemment pas le seul facteur qui a motivé l’implantation des populations ou influencé les systèmes de production des établissements ruraux. La proximité d’une ville ou d’une agglomération, d’un réseau routier ou la présence d’une frontière politique ou cultu(r)elle sont autant de variables à prendre en compte. La mise en évidence des systèmes sociaux et des économies de marché dans lesquels s’inscrivent les implantations humaines est dépendante de l’analyse des données récoltées sur chaque site (pollen, macrorestes, céramiques, faune). Les études interdisciplinaires réalisées à partir du mobilier de plusieurs villas romaines donnent, çà et là, des indications locales intéressantes. L’analyse géographique de l’ensemble des données ne permet pas encore de développer, à partir des tendances locales et régionales observées, de modèle nouveau qui soit applicable à plusieurs terroirs ou à une cité.